Le ronflement n’est pas une apnée. C’est un bruit produit par les tissus mous de la gorge qui se mettent à vibrer pendant le sommeil. L’air passe encore, mais le conduit est rétréci. Comprendre ce mécanisme aide à savoir pourquoi certains ronflent, d’autres non, et pourquoi cela peut s’aggraver avec le temps.

1) Le mécanisme du ronflement


Quand nous inspirons, l’air entre par le nez ou la bouche, traverse le pharynx puis rejoint les poumons. Le pharynx est un tunnel souple, maintenu ouvert par des muscles “vigiles”.

  • Si le tunnel reste bien ouvert → l’air circule en silence.
  • Si le tunnel se rétrécit sans se fermer, l’air doit passer plus vite : cela crée des turbulences qui font vibrer les parois molles (comme une voile qui claque au vent).
    👉 Ce bruit, c’est le ronflement.

 

2) Où cela se produit-il ?


Le ronflement se situe surtout dans la partie oropharyngée du pharynx :

  • Le voile du palais : ses tissus mous peuvent se mettre à vibrer.
  • La base de la langue : quand elle recule légèrement, elle réduit le passage et favorise les vibrations.


L’hypopharynx, plus bas, peut aussi être concerné si la langue est volumineuse ou si la mâchoire est en retrait.

3) Les différences entre ronflement et apnée

  • Ronflement : rétrécissement partiel → l’air passe encore, mais il fait vibrer les tissus.
  • Apnée : fermeture complète → l’air ne passe plus du tout, il faut un micro-réveil pour rouvrir le conduit.
    👉 On peut donc ronfler sans faire d’apnées, mais beaucoup d’apnéiques ronflent aussi.

 

4) Les facteurs favorisants du ronflement


Plusieurs éléments favorisent le rétrécissement et donc les vibrations :

  • Anatomie héréditaire : mâchoire un peu en retrait, voile du palais long, langue volumineuse. Ces caractéristiques peuvent être familiales sans que ce soit une fatalité.
  • Surpoids : la graisse autour du pharynx épaissit les parois et réduit l’espace.
  • Âge : avec le temps, les tissus perdent de leur tonus et deviennent plus “flasques”, donc plus faciles à faire vibrer.
  • Alcool, somnifères, sédatifs : ils relâchent les muscles du pharynx, qui tiennent moins bien le conduit ouvert.
  • Obstruction nasale (allergie, déviation de cloison, rhume chronique) : l’air passant moins bien par le nez, l’inspiration devient plus “aspirée”, ce qui accentue les turbulences.

 

5) Le ronflement : un simple bruit ou un signal d’alerte ?

  • Le ronflement isolé est surtout un problème de confort (pour le conjoint, parfois pour soi-même).
  • Mais il peut aussi être un signe d’instabilité des voies aériennes, parfois précurseur de l’apnée du sommeil.

 

6) En résumé


Le ronflement est le bruit d’un passage rétréci mais encore ouvert.
Il survient surtout au niveau du voile du palais et de la base de langue, favorisé par l’anatomie, l’âge, le surpoids, l’alcool ou une obstruction nasale.
Contrairement à l’apnée, le ronflement n’interrompt pas la respiration, mais il peut révéler une fragilité des voies aériennes.

👉 Avec ce texte, un patient peut situer son propre cas :

  • Ronfleur isolé, gênant mais pas dangereux.
  • Ronfleur avec facteurs de risque d’apnée (hérédité, surpoids, âge, langue volumineuse, mâchoire en retrait) → à surveiller.