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Les algies et dysfonctions de l’appareil manducateur (ADAM, anciennement SADAM) ne se résument pas à un simple problème d’occlusion. Elles touchent l’articulation temporo-mandibulaire, les muscles et parfois d’autres systèmes. La cause la plus fréquente reste le serrement diurne et le bruxisme nocturne, responsables de douleurs, craquements, blocages ou usures dentaires. Mais les ADAM sont multifactoriels : traumatismes, stress, malocclusions, arthrose, pathologies générales… Un bilan global est indispensable avant tout traitement.

 

Les dysfonctions crânio-mandibulaires (DCM) regroupent l’ensemble des troubles douloureux ou fonctionnels liés à l’articulation temporo-mandibulaire (ATM), aux muscles de la mâchoire et aux structures associées.
On parle aussi de TTM (troubles temporo-mandibulaires) ou d’ADAM (algies et dysfonctions de l’appareil manducateur). L’ancienne appellation SADAM reste encore très utilisée.

Ces troubles sont fréquents : douleurs de mâchoire, craquements, blocages, tensions cervicales, maux de tête…


La cause essentielle : serrement et bruxisme

L’étiologie la plus fréquente, et souvent la plus négligée, est l’hyperactivité musculaire :

  • Le serrement chronique des mâchoires dans la journée (souvent inconscient, lié au stress ou à la concentration).
  • Le bruxisme nocturne, centré (grincement dans l’axe) ou excentré (latéralités), qui use les dents, surcharge les articulations et provoque des contractures musculaires.

Ces phénomènes, à eux seuls, peuvent déclencher ou entretenir la majorité des DCM.


Mais les causes sont multiples

Pendant longtemps, on a cru que les DCM venaient uniquement d’un « mauvais engrènement » des dents. On proposait alors des solutions centrées sur l’occlusion, comme le meulage d’équilibration des dents.
Aujourd’hui, on sait que cette vision est réductrice : les DCM sont multifactoriels.

Voici les autres origines possibles :

  1. Troubles de l’articulation : déplacement discal, luxations, craquements, blocages.
  2. Facteurs oculaires : anomalies de la convergence entraînant des crispations cervicales.
  3. Facteurs traumatiques : coups, accidents, « coup du lapin », blessures sportives.
  4. Facteurs occlusaux : malocclusions ou déséquilibres dentaires.
  5. Soins dentaires inadaptés / édentations : perturbant la stabilité de l’occlusion.
  6. Stress et facteurs psychologiques : anxiété, dépression, douleurs chroniques entretenues.
  7. Facteurs dégénératifs : arthrose, usure du cartilage articulaire.
  8. Pathologies systémiques : maladies inflammatoires (polyarthrite, lupus…) ou infectieuses.


Pourquoi un vrai bilan est indispensable

Chaque patient est unique. Avant tout traitement, il faut analyser l’ensemble de ces causes potentielles.
Réduire l’étude des DCM à la seule occlusion et pratiquer un meulage d’équilibration sans bilan complet revient à ignorer des décennies de recherches. Dans ce contexte, meuler les dents devient une faute professionnelle, car cela prive le patient d’une prise en charge correcte.


En conclusion

L’occlusion reste importante, mais les serrements et le bruxisme sont au cœur de la plupart des DCM.
Seule une approche globale, croisant plusieurs disciplines (odontologie, ORL, rhumatologie, ophtalmologie, psychologie…), permet d’identifier la vraie cause et de proposer un traitement efficace et durable.