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L’analyse occlusale est un examen qui permet de comprendre comment vos dents, vos muscles et vos articulations fonctionnent ensemble.
Elle associe un examen clinique en bouche et une étude sur un articulateur, afin de dépister les déséquilibres entre l’arcade supérieure et l’arcade inférieure.
C’est un pilier de l’occlusodontie, qui permet de juger si l’occlusion est stable et fonctionnelle, aussi bien en statique qu’en dynamique.

 

Pourquoi analyser l’occlusion ?

L’occlusion, c’est la façon dont vos dents du haut et du bas s’emboîtent lorsque vous fermez la bouche ou quand vous bougez la mâchoire (sur les côtés ou vers l’avant).
Quand tout fonctionne bien :

  • toutes les dents touchent en même temps et de manière harmonieuse,
  • les muscles de la mâchoire restent détendus et indolores,
  • les articulations de la mâchoire travaillent sans contrainte.


Mais un déséquilibre occlusal peut provoquer :

  • un dysfonctionnement musculaire,
  • des troubles articulaires,
  • ou même un déchaussement dentaire (destruction du support osseux des dents).


👉 L’analyse occlusale sert donc à comprendre comment vos dents et vos mâchoires fonctionnent ensemble, et à repérer les déséquilibres avant qu’ils ne créent des problèmes.

 

L’analyse occlusale : un pilier de l’occlusodontie

L’analyse occlusale est une étape fondamentale de l’occlusodontie.
Elle consiste à vérifier comment les arcades dentaires fonctionnent en statique (occlusion centrée) et en dynamique (latéralité, propulsion).
C’est un peu comme une analyse sanguine : on observe des paramètres précis (formule sanguine, taux, valeurs de référence) pour savoir si le patient est en bonne santé.
👉 De la même manière, l’analyse occlusale permet de savoir si les dents se touchent correctement et si l’occlusion est compatible avec la bonne santé :

  • du parodonte,
  • des muscles,
  • et des articulations temporo-mandibulaires.

 

Comment fait-on une analyse occlusale ?

1. Dans la bouche

On observe :

  • comment vos dents se ferment (toutes en même temps ou seulement une ou deux ?),
  • si vos mouvements de mâchoire (sur les côtés ou en avant) se font sans obstacle,
  • si vous serrez ou grincez des dents, ce qui fatigue les muscles.


2. Sur un appareil spécial : l’articulateur
Comme il est difficile de tout voir directement en bouche, on prend des empreintes pour reproduire vos dents.
Ces modèles sont ensuite placés sur un appareil mécanique appelé articulateur, qui imite les mouvements de la mâchoire.
Cela permet de vérifier :

  • les contacts lors de la fermeture,
  • les contacts pendant les mouvements de la mâchoire.

    👉 L’articulateur met en évidence des déséquilibres invisibles à l’œil nu.

     

Les grands usages de l’analyse occlusale

1. En odontologie quotidienne

Elle est utilisée en permanence, notamment lors de reconstructions prothétiques.
La prothèse doit respecter la physiologie occlusale initiale.
👉 C’est pourquoi on enregistre toujours l’occlusion préprothétique afin de la reproduire fidèlement : ainsi, la nouvelle prothèse s’intègre parfaitement et le patient retrouve un confort immédiat.


2. Pour diagnostiquer une malocclusion d’origine dentaire
La mise en articulateur est particulièrement utile lorsqu’on soupçonne une malocclusion iatrogène (créée par un soin dentaire).
C’est le cas de prothèses :

  • trop hautes (surocclusion),
  • trop basses (sous-occlusion),
  • ou mal équilibrées, empêchant les mouvements latéraux ou provoquant des accrochages.


Ces défauts sollicitent en permanence la musculature, entraînant :

  • contractures,
  • douleurs,
  • voire dysfonctions articulaires.

👉 Ce sont les rares cas où l’occlusion est la cause primaire d’un ADAM (anciennement DCM).

À noter : dans ces situations, on retrouve presque toujours soit des serrements chroniques des mâchoires (diurnes), soit du bruxisme nocturne.
C’est le serrement qui révèle l’instabilité occlusale en sollicitant les barorécepteurs parodontaux, activant les muscles masticateurs et pouvant même entraîner des troubles dits « descendants » au niveau du rachis.

3. En orthodontie
C’est un champ où l’analyse occlusale est quasi absente.
Pourtant, tout traitement orthodontique devrait débuter par une analyse occlusale afin de connaître le statut occlusal initial du patient.
Beaucoup de patients possèdent une occlusion stable et fonctionnelle malgré un alignement imparfait des dents.
👉 Le rôle de l’orthodontie devrait être de préserver ou restaurer cette occlusion fonctionnelle après traitement.

Or, comme l’analyse occlusale n’est généralement pas réalisée, ni avant ni après traitement :

  • l’occlusion initiale est ignorée,
  • l’occlusion finale n’est pas évaluée,
  • il en résulte parfois des occlusions pathologiques post-traitement, génératrices de troubles musculaires et articulaires.


C’est l’une des causes des plaintes de patients après un traitement orthodontique pourtant “réussi” sur le plan esthétique.

 

Quel est le but ?

L’analyse occlusale ne sert pas à vérifier si les dents sont droites ou alignées.
Elle permet de savoir si l’occlusion est stable et fonctionnelle.

En effet :

  • on peut avoir des dents un peu de travers mais une occlusion qui fonctionne très bien,
  • à l’inverse, des dents parfaitement alignées (par exemple après des aligneurs) peuvent cacher un déséquilibre qui abîme dents, muscles et articulations.

 

Conclusion

L’analyse occlusale est un examen réputé complexe  mais essentiel.
Elle permet de comprendre comment vos dents, vos muscles et vos articulations travaillent ensemble, et de repérer les déséquilibres afin de rétablir une harmonie fonctionnelle entre les deux arcades dentaires.
C’est un pilier de l’occlusodontie.
Elle joue un rôle clé :

  • en prothèse, pour garantir l’intégration et le confort de la réhabilitation.
  • dans le diagnostic de certaines DCM/ADAM d’origine dentaire,
  • en orthodontie, pour éviter les occlusions iatrogènes.


Enfin, la gouttière réalisée sur articulateur reste un élément essentiel de la thérapeutique occlusale, en complément de ce diagnostic.