La respiration est un geste automatique que nous faisons sans y penser, même pendant le sommeil. Pourtant, chez certaines personnes, ce mécanisme vital se dérègle : c’est le cas dans le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS).
Pendant la nuit, les voies respiratoires supérieures peuvent se refermer temporairement, entraînant des pauses respiratoires parfois répétées des dizaines, voire des centaines de fois par nuit. Ces arrêts de la respiration s’accompagnent d’un phénomène insidieux mais lourd de conséquences : une chute du taux d’oxygène dans le sang.
C’est ce que mesure un indice bien connu en médecine du sommeil : l’IDO, l’Index de Désaturation en Oxygène. Cet indice permet de quantifier le nombre de baisses significatives du taux d’oxygène par heure de sommeil.

Mais que se passe-t-il dans votre corps lorsque l’oxygène vient à manquer ?
Chaque désaturation agit comme un mini traumatisme invisible. C’est un stress physiologique qui perturbe de nombreux systèmes de l’organisme :
Au niveau du cœur : ces chutes d’oxygène déclenchent des micro-réveils et stimulent le système nerveux sympathique (celui du stress), ce qui peut entraîner une hypertension artérielle nocturne, des troubles du rythme cardiaque et à long terme, augmenter le risque d’infarctus ou d’insuffisance cardiaque.
Au niveau respiratoire : la baisse de l’oxygène provoque des efforts respiratoires de plus en plus intenses. Cela fatigue les muscles respiratoires et altère la qualité du sommeil, aggravant l’essoufflement et les réveils nocturnes.
Au niveau cérébral : le cerveau, très sensible au manque d’oxygène, voit ses fonctions perturbées. Troubles de la concentration, de la mémoire, fatigue chronique, irritabilité, voire risque augmenté d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) peuvent en découler.

Les ronflements sont audibles, les désaturations ne le sont pas… mais elles sont bien plus graves
Beaucoup de patients consultent parce qu’ils ronflent. Mais le ronflement n’est que la part visible et sonore du problème. Ce qui est plus sournois, c’est la fermeture complète des voies aériennes qui survient derrière ces ronflements, et qui empêche l’air de passer, provoquant ces désaturations en oxygène.

Les orthèses d’avancée mandibulaire : une solution validée médicalement
Lorsque le SAOS est modéré ou qu’un traitement par pression positive n’est pas toléré, une orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) peut être proposée. En avançant légèrement la mâchoire inférieure pendant le sommeil, elle maintient les voies aériennes ouvertes.
Résultat : la respiration redevient fluide, les apnées diminuent, les désaturations aussi. Ce traitement n’agit pas seulement sur le ronflement, mais sur les conséquences physiopathologiques profondes du syndrome d’apnées du sommeil.

En conclusion
Si vous êtes fatigué(e) au réveil, que l’on vous dit que vous ronflez, ou que vous souffrez de troubles de la concentration ou de tension artérielle, faites-vous dépister. L’apnée du sommeil n’est pas qu’un simple désagrément nocturne : c’est un véritable risque pour votre santé générale.